28èmes Journées Scientifiques de la Société d’Écologie Humaine

Homo Futurus : quelles  évolutions
biologiques pour l’espèce humaine ?

Nice
28-29 juin 2018
Les objectifs du colloque

L’écologie Humaine scientifique se définit comme le champ d’interactions entre toutes les disciplines qui concourent à comprendre les relations (biologiques et culturelles) entre humains et environnements, dans toutes leurs dimensions (sociales, techniques, éthiques, affectives) et selon toutes les échelles de temps (du passé au futur) et d’espace (de l’infiniment petit à l’infiniment grand).

Sa démarche innovante, résolument transdisciplinaire et qui met en synergie les acteurs et les compétences les plus diversifiés afin de dépasser les catégories de pensée et d’action préétablies est particulièrement pertinente pour faire face à l’extrême complexité des problèmes et des enjeux contemporains comme ceux posés par les évolutions biologiques de l’espèce humaine.

En effet, l’accumulation exponentielle des innovations technologiques, notamment dans le domaine médical, et des perturbations environnementales propulse l’humanité dans un avenir incertain, dont la direction sur le long terme est impossible à définir, et même à imaginer, faisant de la futurologie une science-fiction hautement spéculative et hasardeuse. L’évolution biologique de notre espèce (modifications morphologiques et génétiques), en cours depuis des millions d’années, se poursuit dans ce contexte bien qu’elle soit moins spectaculaire et, a priori, moins imprévisible que l’évolution culturelle.

Comme toute espèce, l’Homme n’a cessé d’évoluer au cours du temps par sélection naturelle, mutation, hybridation, sous l’effet de processus génétiques contraints (darwiniens) et par adaptation. Avec la maîtrise du feu qui permet, par exemple, de réduire les parasitoses et d’augmenter la part calorique assimilable par l’intestin et mobilisable pour la croissance cérébrale, la construction d’habitat qui modifie les données de la sélection naturelle, l’émergence de l’agriculture qui transforme l’alimentation et, par-là, certaines caractéristiques morphologiques ou, plus récemment, les progrès de la médecine, la part du culturel dans l’adaptation de l’Homme n’a cessé de croître. Parallèlement, les pressions environnementales persistent et varient : certaines maladies infectieuses ou chroniques disparaissent, d’autres, à diffusion potentiellement mondiale, émergent, les pollutions se multiplient et les perturbateurs se diversifient.

Les 28èmes Journées Scientifiques de la Société d’Ecologie Humaine ne se focalisent donc pas sur les questions futuro-techniques habituelles, mais s’interrogent sur la trajectoire proprement biologique, phylogénétique, que pourrait suivre l’humanité pendant les prochains millénaires, y compris bien sûr sous l’impulsion des biotechnologies appliquées à notre organisme. Les nouveaux environnements d’origine anthropogénique, avec leurs contraintes écologiques, constituent des pressions de sélection tout aussi fortes que les forçages climatologiques du passé. Ces pressions s’exercent sur l’alimentation, l’état de santé, la démographie, l’accès aux ressources, l’économie, les capacités cognitives et bien d’autres domaines.

Les êtres humains, en modifiant leur environnement, influencent directement leur propre évolution, selon des interactions dont l’amplitude est mal connue. L’étude des records sportifs montre que certaines limites indépassables, liées à notre physiologie, sont en passe d’être atteintes ; de la même façon, rien ne montre de véritable amélioration dans les capacités cérébrales humaines depuis que l’on dispose d’archives écrites.
XXVIIIes Journées de la Société d’Ecologie Humaine, Homo Futurus – Nice, Juin 2018 – 5 –
Une réflexion éthique sur cette futurologie biologique est donc plus que jamais nécessaire. Elle doit porter sur les principes, les rythmes et les échelles de changement, à propos, notamment de la microévolution de l’espèce humaine, de ses modifications morphologiques et génétiques, passées, en cours et à venir, des échelles de temps des transformations somatiques et neuronales, et des limites des évolutions, physiologiques et cérébrales à venir.

Ces 28èmes Journées scientifiques de la SEH associent par conséquent de multiples regards, allant jusqu’à la science-fiction, tout en orientant la table-ronde sur une des questions les plus cruciales pour l’avenir, celle de la santé.

L’après-midi du jeudi 28 juin ouvrira la session sur La dimension démographique de l’évolution biologique. Il est logique de demander d’abord à des démographes de se prononcer sur les questions touchant à l’avenir de l’humanité. En effet, de nombreuses mutations, moteur premier de l’évolution biologique, dans une humanité comptant 7 et bientôt 9 milliards de personnes est beaucoup plus grand que dans la population ancestrale originelle des Homo sapiens, évaluée à quelques milliers d’individus, ce qui rend possible une accélération, et non un ralentissement, des changements génétiques. En revanche, les effets de dérive devraient s’atténuer, en raison de la fin des isolats géographiques, au profit d’un métissage croissant.

La seconde session du jeudi abordera les Représentations des humains du futur…. Du passé à nos jours.
Depuis H-G Wells, les œuvres d’anticipation se demandent ce qu’il restera de l’humanité quand l’espèce humaine ne sera plus telle que nous la connaissons aujourd’hui. Outre la disparition pure et simple de l’espèce humaine et le syndrome de la surpopulation, elles explorent différentes formes d’évolution et les modifications biologiques différenciées selon les groupes humains.

Ces modifications sont, le plus souvent, l’expression visible d’évolutions sociales, politiques, éthiques, morales, philosophiques.
La conformation de l’évolution humaine n’est prévisible que sur le court terme ; au-delà, il faut faire appel à l’imagination, et en cela la science-fiction, si elle ne fournit pas un portrait véridique de l’humain du futur, a le mérite de rappeler que rien n’est écrit à l’avance et que les possibilités technologiques sont immenses.

Pour autant, l’humain est soumis à des contraintes anatomiques et physiologiques issues d’un milliard d’années d’évolution et de sélection, dont il ne s’affranchira que très progressivement.

La table ronde en fin de journée sera consacrée à « La santé de demain : jusqu’où ira la médecine du futur ?».
La santé de demain et la médecine du futur sont déjà là : La banalisation des tests biologiques et génétiques, la numérisation et la miniaturisation des systèmes pour l’exploration in vivo, et le diagnostic in vitro, ouvrent la voie à des mesures préventives nouvelles. Les connaissances sur l’état physiologique de chaque individu, le suivi de son évolution en temps réel, s’accompagnent de traitements et de posologies de plus en plus individualisés. Implants, prothèses rétablissent des fonctions vitales endommagées ou disparues. La chirurgie fait déjà appel à des robots, d’autres robots participent des rééducations et assistances neuro-motrices. D’autres encore accompagnent des rééducations physiques ou psychiques en connexion avec des implants intracérébraux. Ceux-ci pourraient sans doute permettre plus tard d’augmenter l’intelligence, de stocker notre passé, avant d’envisager des icloud du contenu d’un cerveau…

Ce dessein d’une post-humanité, cohabite avec des méthodes thérapeutiques non basées sur les bio- technologies, la chirurgie ou la pharmacopée classique, la prise en compte de méthodes de soins qualifiées de non conventionnelles. Qu’allons-nous faire de ces évolutions ? Pouvons-nous les maîtriser et leur donner du sens pour construire et faire vivre en harmonie avec lui-même et avec les autres l’Homo futurus ?

La troisième session le vendredi 29 juin traitera des Facteurs susceptibles d’infléchir les trajectoires.
Dans un contexte de diversification importante des facteurs d’évolution il faut chercher à identifier les effets combinés de phénomènes en interrelations, à évaluer la transmissibilité des modifications et les possibilités de réversibilité, à préciser les limites pratiques et conceptuelles entre l’être humain réparé et l’être augmenté, à distinguer les contraintes des choix possibles, à souligner ce qui affecte l’humanité dans son ensemble et, au contraire, seulement certaines aires géographiques ou groupes culturels. A cet égard, l’Afrique qui constituera d’ici la fin du siècle la population mondiale la plus nombreuse, est au centre de nombreux enjeux où, comme ailleurs, les appropriations idéologiques
XXVIIIes Journées de la Société d’Ecologie Humaine, Homo Futurus – Nice, Juin 2018 – 6 –
(politiques, religieuses, identitaires) conditionnent le futur.
La quatrième session Penser l’évolution biologique conclura l’après-midi du vendredi.
Les contraintes évolutives conduisant à des performances physiques et intellectuelles supérieures ne peuvent agir que par une transformation somatique et neuronale agissant sur le très long terme (à l’échelle du million d’année si l’on considère l’anatomie des hommes fossiles), à moins que des interventions directes, génomiques ou physiques, qui par définition ne pourront toucher qu’une minorité d’individus, ne conduise à une humanité séparée en deux, avec la création d’une caste d’«augmentés » qui dominerait la masse des gens ordinaires. Une réflexion éthique sur cette futurologie biologique est donc plus que jamais nécessaire.

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Les objectifs du colloque

L’écologie Humaine scientifique se définit comme le champ d’interactions entre toutes les disciplines qui concourent à comprendre les relations (biologiques et culturelles) entre humains et environnements, dans toutes leurs dimensions (sociales, techniques, éthiques, affectives) et selon toutes les échelles de temps (du passé au futur) et d’espace (de l’infiniment petit à l’infiniment grand).

Sa démarche innovante, résolument transdisciplinaire et qui met en synergie les acteurs et les compétences les plus diversifiés afin de dépasser les catégories de pensée et d’action préétablies est particulièrement pertinente pour faire face à l’extrême complexité des problèmes et des enjeux contemporains comme ceux posés par les évolutions biologiques de l’espèce humaine.

En effet, l’accumulation exponentielle des innovations technologiques, notamment dans le domaine médical, et des perturbations environnementales propulse l’humanité dans un avenir incertain, dont la direction sur le long terme est impossible à définir, et même à imaginer, faisant de la futurologie une science-fiction hautement spéculative et hasardeuse. L’évolution biologique de notre espèce (modifications morphologiques et génétiques), en cours depuis des millions d’années, se poursuit dans ce contexte bien qu’elle soit moins spectaculaire et, a priori, moins imprévisible que l’évolution culturelle.

Comme toute espèce, l’Homme n’a cessé d’évoluer au cours du temps par sélection naturelle, mutation, hybridation, sous l’effet de processus génétiques contraints (darwiniens) et par adaptation. Avec la maîtrise du feu qui permet, par exemple, de réduire les parasitoses et d’augmenter la part calorique assimilable par l’intestin et mobilisable pour la croissance cérébrale, la construction d’habitat qui modifie les données de la sélection naturelle, l’émergence de l’agriculture qui transforme l’alimentation et, par-là, certaines caractéristiques morphologiques ou, plus récemment, les progrès de la médecine, la part du culturel dans l’adaptation de l’Homme n’a cessé de croître. Parallèlement, les pressions environnementales persistent et varient : certaines maladies infectieuses ou chroniques disparaissent, d’autres, à diffusion potentiellement mondiale, émergent, les pollutions se multiplient et les perturbateurs se diversifient.

Les 28èmes Journées Scientifiques de la Société d’Ecologie Humaine ne se focalisent donc pas sur les questions futuro-techniques habituelles, mais s’interrogent sur la trajectoire proprement biologique, phylogénétique, que pourrait suivre l’humanité pendant les prochains millénaires, y compris bien sûr sous l’impulsion des biotechnologies appliquées à notre organisme. Les nouveaux environnements d’origine anthropogénique, avec leurs contraintes écologiques, constituent des pressions de sélection tout aussi fortes que les forçages climatologiques du passé. Ces pressions s’exercent sur l’alimentation, l’état de santé, la démographie, l’accès aux ressources, l’économie, les capacités cognitives et bien d’autres domaines.

Les êtres humains, en modifiant leur environnement, influencent directement leur propre évolution, selon des interactions dont l’amplitude est mal connue. L’étude des records sportifs montre que certaines limites indépassables, liées à notre physiologie, sont en passe d’être atteintes ; de la même façon, rien ne montre de véritable amélioration dans les capacités cérébrales humaines depuis que l’on dispose d’archives écrites.
XXVIIIes Journées de la Société d’Ecologie Humaine, Homo Futurus – Nice, Juin 2018 – 5 –
Une réflexion éthique sur cette futurologie biologique est donc plus que jamais nécessaire. Elle doit porter sur les principes, les rythmes et les échelles de changement, à propos, notamment de la microévolution de l’espèce humaine, de ses modifications morphologiques et génétiques, passées, en cours et à venir, des échelles de temps des transformations somatiques et neuronales, et des limites des évolutions, physiologiques et cérébrales à venir.

Ces 28èmes Journées scientifiques de la SEH associent par conséquent de multiples regards, allant jusqu’à la science-fiction, tout en orientant la table-ronde sur une des questions les plus cruciales pour l’avenir, celle de la santé.

L’après-midi du jeudi 28 juin ouvrira la session sur La dimension démographique de l’évolution biologique. Il est logique de demander d’abord à des démographes de se prononcer sur les questions touchant à l’avenir de l’humanité. En effet, de nombreuses mutations, moteur premier de l’évolution biologique, dans une humanité comptant 7 et bientôt 9 milliards de personnes est beaucoup plus grand que dans la population ancestrale originelle des Homo sapiens, évaluée à quelques milliers d’individus, ce qui rend possible une accélération, et non un ralentissement, des changements génétiques. En revanche, les effets de dérive devraient s’atténuer, en raison de la fin des isolats géographiques, au profit d’un métissage croissant.

La seconde session du jeudi abordera les Représentations des humains du futur…. Du passé à nos jours.
Depuis H-G Wells, les œuvres d’anticipation se demandent ce qu’il restera de l’humanité quand l’espèce humaine ne sera plus telle que nous la connaissons aujourd’hui. Outre la disparition pure et simple de l’espèce humaine et le syndrome de la surpopulation, elles explorent différentes formes d’évolution et les modifications biologiques différenciées selon les groupes humains.

Ces modifications sont, le plus souvent, l’expression visible d’évolutions sociales, politiques, éthiques, morales, philosophiques.
La conformation de l’évolution humaine n’est prévisible que sur le court terme ; au-delà, il faut faire appel à l’imagination, et en cela la science-fiction, si elle ne fournit pas un portrait véridique de l’humain du futur, a le mérite de rappeler que rien n’est écrit à l’avance et que les possibilités technologiques sont immenses.

Pour autant, l’humain est soumis à des contraintes anatomiques et physiologiques issues d’un milliard d’années d’évolution et de sélection, dont il ne s’affranchira que très progressivement.

La table ronde en fin de journée sera consacrée à « La santé de demain : jusqu’où ira la médecine du futur ?».
La santé de demain et la médecine du futur sont déjà là : La banalisation des tests biologiques et génétiques, la numérisation et la miniaturisation des systèmes pour l’exploration in vivo, et le diagnostic in vitro, ouvrent la voie à des mesures préventives nouvelles. Les connaissances sur l’état physiologique de chaque individu, le suivi de son évolution en temps réel, s’accompagnent de traitements et de posologies de plus en plus individualisés. Implants, prothèses rétablissent des fonctions vitales endommagées ou disparues. La chirurgie fait déjà appel à des robots, d’autres robots participent des rééducations et assistances neuro-motrices. D’autres encore accompagnent des rééducations physiques ou psychiques en connexion avec des implants intracérébraux. Ceux-ci pourraient sans doute permettre plus tard d’augmenter l’intelligence, de stocker notre passé, avant d’envisager des icloud du contenu d’un cerveau…

Ce dessein d’une post-humanité, cohabite avec des méthodes thérapeutiques non basées sur les bio- technologies, la chirurgie ou la pharmacopée classique, la prise en compte de méthodes de soins qualifiées de non conventionnelles. Qu’allons-nous faire de ces évolutions ? Pouvons-nous les maîtriser et leur donner du sens pour construire et faire vivre en harmonie avec lui-même et avec les autres l’Homo futurus ?

La troisième session le vendredi 29 juin traitera des Facteurs susceptibles d’infléchir les trajectoires.
Dans un contexte de diversification importante des facteurs d’évolution il faut chercher à identifier les effets combinés de phénomènes en interrelations, à évaluer la transmissibilité des modifications et les possibilités de réversibilité, à préciser les limites pratiques et conceptuelles entre l’être humain réparé et l’être augmenté, à distinguer les contraintes des choix possibles, à souligner ce qui affecte l’humanité dans son ensemble et, au contraire, seulement certaines aires géographiques ou groupes culturels. A cet égard, l’Afrique qui constituera d’ici la fin du siècle la population mondiale la plus nombreuse, est au centre de nombreux enjeux où, comme ailleurs, les appropriations idéologiques
XXVIIIes Journées de la Société d’Ecologie Humaine, Homo Futurus – Nice, Juin 2018 – 6 –
(politiques, religieuses, identitaires) conditionnent le futur.
La quatrième session Penser l’évolution biologique conclura l’après-midi du vendredi.
Les contraintes évolutives conduisant à des performances physiques et intellectuelles supérieures ne peuvent agir que par une transformation somatique et neuronale agissant sur le très long terme (à l’échelle du million d’année si l’on considère l’anatomie des hommes fossiles), à moins que des interventions directes, génomiques ou physiques, qui par définition ne pourront toucher qu’une minorité d’individus, ne conduise à une humanité séparée en deux, avec la création d’une caste d’«augmentés » qui dominerait la masse des gens ordinaires. Une réflexion éthique sur cette futurologie biologique est donc plus que jamais nécessaire.

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